Loarnic à l'hosto

Comme l’indique la liste à la Prévert des réparations décrites dans sa page de présentation, Loarnic était un grand malade lorsque je l’ai acheté.

Voici les remèdes que j’ai utilisés pour soigner quelques unes des affections dont souffrent les Tabasco qui ont une vie un peu trop agitée.

Axe du puits de dérive.

Que le Tabasco qui n’a pas eu de problème à ce niveau lève le doigt !

Celui de Loarnic était un assez gros problème. Le trou de l’axe était bien agrandi, le bois des renforts en partie pourri, de l’eau rentrait en grande quantité. Il fallait opérer en profondeur.

En pratiquant une ouverture ronde de chaque coté du contremoulage, j’ai pu gratter tout le bois pourri. Une fois le bois bien sec, j’ai rebouché le trou avec de la résine/fibre de verre (enduire l’axe de graisse avant pour pouvoir l’extraire par la suite), puis avant que la résine ne durcisse, vissé dans le bois sain 2 grosses rondelles inox. La réparation est très solide et l’étanchéité parfaite.

Pour la finition, j’ai fait 2 caches maintenus par des ergots collés à l’intérieur. Ils sont en PVC de tuyau d’évacuation bâtiment.
J’utilise souvent ce matériau très facile trouver et à travailler, léger et bien adapté à l’ambiance marine.

La méthode est toute simple : tailler un bout de tuyau, l’ouvrir en long, chauffer avec un décapeur thermique, lorsque le morceau est ramolli, le presser à plat entre 2 planches et laisser refroidir. On peut coller plusieurs couches à la cyano pour faire des objets plus massifs.
Une fois poncé et peint, l’aspect fini est très bon.

Balcon et chaumards.

Le moins qu’on puisse dire c’est que le montage d’origine par vissage dans le stratifié sans renfort interne est un peu léger. Sur Loarnic, 1 vis sur 2 tournait dans le vide. Un coup à passer à la baille en voulant jouer les héros de Titanic.

Après avoir tracé l’emplacement des vis, j’ai ouvert le pont avec une Dremel et une fraise carbure, puis rempli l’espace entre coque et contremoulage avec des chips polystyrène, pour pouvoir poser dessus un petit coffrage en mousse d’emballage (polyéthylène ?) résistante à la résine.

Il suffit ensuite de positionner des boulons préalablement graissés, avec leurs écrous et rondelles, et de remplir le trou de résine/fibre de verre, en laissant un peu de place pour la finition au mastic.

Une fois mastiqué et poncé, ça donne ça.

Les 3 pattes de fixation du balcon et les chaumards ont subi le même traitement.

Safran.

En triste état, comme le reste. La pelle n'était pas d'origine, un morceau de CP informe et complètement éclaté.
Elle a été refaite en lattes de bois tropical bouvetées, malheureusement sans connaitre la forme d'origine.
Le résultat prend donc quelques libertés par rapport à la jauge.

Autour de l'axe, les flasques étaient trés corrodées, ce n'était plus qu'une dentelle d'aluminium.
Il aurait mieux valu les changer, mais ça imposait de refaire tous les goujons.
J'ai donc opté pour une réparation, en rivetant 2 plaques d'alu sur la zone abimée.

Le tamponnoir

Evidemment, peu de temps après, les goujons ont commencé à lâcher. Et quand on doit en changer un, il faut tous les refaire.
Je les ai taillés dans de la tige alu diamètre 10, vendue en grande surface bricolage.
Pour le rivetage, j'ai percé les extrémités de chaque goujon avec un foret à centrer, puis maté avec un tamponnoir en acier mis en forme à la Dremel.
Comme en témoigne la forme évasée du bout de l'outil, il a fallu cogner !

Le safran avec ses nouveaux goujons.

Haubans.

Sous la traction des embouts à crochet, l'alu du mât commençait à donner des signes de fatigue.
J'ai posé des oeillets de renfort en inox à ce niveau.

Il y a eu bien d'autres réparations, mais je vais m'arrêter là n'ayant pas les photos correspondantes.

Bons bricolages et bonnes navs.

Denis