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Loarnic, histoire d'eau

Ou les amours contrariés d'un Tabasco pour l'élément liquide.

Ce 17/12/2012

    
 

Dès la première sortie en mer, j’ai compris que Loarnic nourrissait une passion dévorante pour l’eau. C’est simple, il la laissait rentrer partout. Jusqu’à 2 litres par heure…

Il a fallu le ramener à la raison, non sans mal d’ailleurs, car c’est un dissimulateur extrêmement rusé et inventif dans ce domaine. Cet été j’ai appris que Loarnic veut dire « petit renard » en breton, ceci explique sans doute cela.

J’ai mis 4 ans à trouver la dernière entrée d’eau de mer ! Pour l’eau de pluie, et bien je cherche encore.

Voici mes découvertes, j’espère qu'elles pourront aider d’autres tabascoteurs désemparés devant les penchants bouillonnants de leur navire.

Avertissement : le lecteur comprendra que je ne mette pas en ligne les photos de cette histoire d’amour torride, certaines scènes étant susceptibles de heurter un public non averti.

A la place, quelques vues de Loarnic en baie de Morlaix avec les cramés.


    
 

1 /Eau de mer

Les classiques :

- L’axe du puits de dérive.
C’est LA FUITE du Tabasco. Cause : agrandissement par usure du trou de l’axe. Voir les articles consacrés à sa réparation.

- L’aiguillot inférieur.
Les aiguillots encaissent de gros efforts et prennent facilement du jeu. Celui du bas est dans l’eau les 3/4 du temps, s’il est mal serré ou que le mastic est HS, fuite assurée dans le coffre.

Les spéciales Loarnic :

- Le talon de quille.
Normalement, c’est une classique. Cette partie de la coque est particulièrement exposée lors des mises et sorties de l’eau. D’ailleurs, on a tout intérêt à la protéger préventivement en posant une bande molle.
Ce qui en fait une fuite spéciale sur Loarnic, c’est qu’un des propriétaires précédents avait protégé le talon par un magnifique et enveloppant sabot en tôle d’inox, fixé à l’aide de boulons traversant la quille. J’ai fini par avoir un doute sur cet ustensile et me suis décidé à l’enlever.
Dessous, j’ai découvert un mastic à moitié cuit, des boulons rongés par les infiltrations d'eau, et au bout du talon, un trou gros comme le poing d’un enfant qui n’avait pas été rebouché !

- Le puits de dérive.
Toujours dans une vie antérieure, le rail qui court au milieu du cockpit avait été percé de part en part pour fixer le palan d’écoute de voile. J’avais supprimé ce système au profit d’une barre d’écoute et rebouché les trous depuis le cockpit.
Une auscultation acrobatique des entrailles du bateau m’a permis de découvrir que ce rail recouvre le puits de dérive. En le perçant, on perce aussi le puits. De là, l’eau s’infiltre dans la cabine en coulant le long des parois.
Pour reboucher les trous de l’intérieur du puits, il a fallu coucher le bateau et appliquer de la choucroute avec une baguette en bois plate et longue.


    
 

2/ Les mixtes

Elles sont par nature difficiles à trouver, parce que goûter l’eau infiltrée ne renseigne pas sur son origine : elle peut être salée, douce, ou saumâtre.

La classique :

- Les tuyaux de vidange du cockpit. Causes : colliers pas assez serrés, nables ou embouts du cockpit en mauvais état. L'eau de mer rentre à la gîte, l'eau de pluie à la pluite.

Les sournoises :

- La jonction coque-pont.
Causes : très exposée aux chocs, la liaison peut se fissurer sous le liston sans que l'on s’en rende compte, permettant à l'eau d'entrer.
Le phénomène est accentué par le fait que la liaison est en forme de goulotte et ramène l’eau tout à l’arrière du bateau, où elle stagne. Si la liaison n’est pas intègre à ce niveau, l’eau pénètre dans le coffre.
Si la liaison a été percée pour fixer le liston, c'est pire.

- Le trou de vidange de la baille de mouillage.
Cause : l’eau de la baille s’évacue par un tuyau très court asurant la jonction et l’étanchéité entre la baille et la coque. Un choc sur l’étrave suffit à le casser ou à le décoller. Lorsqu’il pleut, ou que l’étrave plonge dans les vagues, l’eau rentre et s’infiltre entre la coque et le contremoulage.
J’ai découvert cette dernière fuite totalement par hasard, en ponçant à cet endroit pour repeindre la coque. La cassure ne se voyait absolument pas sous la crasse.
J’ai changé le tuyau, depuis il n’y a plus une goutte d’eau de mer qui rentre dans le bateau. C'était bien la dernière. Hourra !


    
 

3/ Eau de pluie

Les classiques :

- Les cadènes.
Causes : montage sans mastic ou prise de jeu. L’eau ruisselle le long des haubans aussi surement que si elle était canalisée par une descente de gouttière, et s’infiltre gentiment à l’intérieur.
Solution : démontage et remontage au mastic. En profiter pour faire la plaque de renfort, ça fait pas de mal.

- Le capot du coffre arrière.
Cause : la goulotte au niveau du recouvrement des 2 battants est insuffisamment profonde et l’eau déborde à l’intérieur lors des fortes pluies.
J’ai pas de solution à part refaire une goulotte plus profonde. Ou un joint, mais attention à l'accoutumance.

Bateau à plat, l’eau reste au fond du coffre, mais à la gîte, elle remonte sur les cotés, s’infiltre sous le contremoulage et se retrouve dans la cabine.
On peut éviter ça en étanchant la jonction coque/contremoulage dans le coffre. Je l’ai fait en coulant un peu de résine à ce niveau.

Par contre, le capot de la cabine est bien étanche, je n’ai jamais eu d’entrée d’eau à ce niveau, même sous un déluge et par grand vent.

- Les hublots.
Causes : mastic durci ou mauvaise pose. L’eau peut s’infiltrer aussi bien à cause d’un mauvais contact entre le hublot et la cabine, qu’au niveau des vis.
Les hublots chauffent et se dilatent beaucoup au soleil à cause de leur fond noir. Leur pose doit être très soignée si on veut une étanchéité parfaite et durable, avec un mastic très souple pour absorber les mouvements.

- L’accastillage dans son ensemble.
Causes : mastic durci ou absent, serrage insuffisant.

Les sournoises :

C’est le problème, elles sont tellement sournoises, que je ne les trouve pas. Sécher sur des fuites, un comble !
Tout a été démonté, accastillage, hublots, pied de mât, et remonté au mastic, mais ça fuit toujours un peu dans la cabine lors des grosses pluies, au niveau du raccord entre le contremoulage des cotés et celui du toit. Pas dramatique, mais suffisant pour mouiller un peu le duvet et m’agacer à mort.


    
 

Ca fait quand même à ce jour 11 fuites identifiées et traitées. Quand je vous disais que Loarnic est un gourmand !

Bonnes recherches et bonnes navs.

Denis


Commentaires

Nicolas le 2012-12-24 à 16:57
Ca va, j'ai compris mon programme des mois à venir...
 
danielgre le 2014-08-17 à 12:09
Je ne sais pas comment se présente l'ouverture du coffre sur un tabasco, mais sur mon kelt 550 j'ai posé un caoutchouc de portière automobile récupéré dans une casse. Ton article est très intéressant et m'a été bien utile. http://kelt550.forumgratuit.org/t115-entree-d-eau-dans-le-coffre-arriere
 
Anonyme le 2016-05-22 à 17:22
Quant à moi, je viens de découvrir la cause d'eau au fond après la pluie: les vis de fixation de la barre d'écoute de GV. L'eau s'infiltrant par les vis a fait pourrir la contre plaque en bois recouverte de résine sous les bancs, et en s’écoulant par les coffres se retrouvait au fond du bateau. Ouverture des renforts en plastique, extraction du bois pourri et remplacement par contre plaque en contre plaqué marine 10mm avec colle Sika puis contre plaque en inox en soudant au préalable les é
 
Anonyme le 2016-05-22 à 17:42
écrous car accès très difficile!... Mimijoli (Oitel's anciennement Titouan).
 

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