Login    
 
























/Navigation
/Atlantique


 

Le Golfe du Morbihan II (suite...)

Navigation en famille (Suite et fin)

Ce 06/10/2010

Finalement on a bien fait de persévérer, après le déjeuner à bord, le temps se dégage, et nous envoyons tout dessus direction port Navalo. Le vent c'est bien calmé, mais les courants nous emmènent rapidement vers le passage de la jument, où, avec ces coefficients de 110, ils montrent toute leur puissance. On croirait naviguer sur une marmite en ébullition : mais c'est plus amusant qu'impressionnant. Nous allons vite, bien au delà de ce que peut prétendre un petit croiseur de 5 mètres, et en enchainant les raz nous nous trouvons à hauteur de Port Navalo en un temps record. Si bien que nous décidons de poursuivre jusqu'au Crouesty, ce qui nous vaut une majestueuse sortie de Golfe.



Comme vous le savez surement le Crouesty c'est un peu différent d'Arradon. 1500 places de pontons génère de l'activité : çà rentre et sort dans tous les sens ! Cependant notre petit gabarit trouve à se loger sans difficulté au bout du ponton des plus de 12 m (nous savons rester modeste :-) ). On en profite pour compléter l'avitaillement, déjeuner, prendre part aux manœuvres d'appontages souvent corsés des arrivants, discuter avec les voisins de pontons, pendant que la petite fait la sieste.


Mais le vent chante à nouveau dans les drisses. Je pars jeter un coup d'œil sur la mer : elle blanchie à vue d'œil. Bon si on ne veut pas rester coincer ici il va falloir se bouger vite fait. On appareil et à la dernière bouée du chenal, on vire au largue tout dessus pour retourner dans le Golfe. Il y a un force 4 établis, on marche bien. En approchant de l'entrée on rencontre une mer haché et des creux de 1 mètre. Melbourne tangue et tape parfois dans les vagues ; pourtant çà ne suffit pas à réveiller notre dormeuse, amarrée à son doudou. Sans ce clapot inconfortable je suis étonné que notre Tabasco ne mouille pas ; ou si peu.
Le retour dans le golfe se fait au grand largue, puis largue, la barre est dure et Melbourne encaisse les rafales par des départs au lof. C'est clair nous sommes surtoilé depuis trop longtemps. On prend un ris et çà va mieux. Sauf pour la visibilité de la timonière, car il n'y pas de garcettes.


    
 

Je projetais de remonter jusqu'au port de Saint-Goustant, mais l'équipage réclame une "petite pause". Un cout d'oeil sur la carte et va pour l'escale de Lamor-Baden. On vire l'île Grand Veizit puis un maraudeur au mouillage attire notre attention sur une plage étonnamment tranquille. Nous changeons de cap, et après quelques tours de manivelle pour remonter la quille, débarquons à pied sec.
Pendant que les filles se lance dans une partie de plage, j'admire les dériveurs là-bas qui force le passage a un courant de bien 5 noeuds. Sans doute fin connaisseur de l'endroit ils rasent les cailloux, se font souvent scotcher plusieurs minutes, mais grappillent quelques mètres, puis trouve une veine de contre-courant et passe. Bravo !


Par cette grande marée notre plage se réduit comme une peau de chagrin, et finie même par être totalement engloutie. Nous repartons au portant sous foc seul direction Larmor-Baden.
Le quai y est bien encombré, de nombreux petits canots viennent y accoster mais ne tiennent aucun compte que nous sommes à la voile. A un moment crucial la barreuse du moment hésite à s'imposer et nous manquons notre manoeuvre d'accostage. Pas grave on va la refaire. C'est compter sans le courant, qui nous dépalle très vite au milieu des navires au mouillage. On lance le moteur pour être plus réactif dans notre évolution. Alors que nous esquivons le bout dehors d’un ketch, le moteur cale ! (dans les remous de l'entrée du golfe la nourrisse en basculant a perturbé l'arrivé d'essence) Aïe nous craignions d’être aspiré entre Berder et la cote et d’embrasser les étraves des navires amarrés ici. Nous renvoyons toute la toile et en vitesse : progressivement nous gagnons contre le courant, puis en rencontrons un plus favorable qui nous éloigne des mouillages. Tant pis pour l’accostage, en se laissant porter nous embouquons le passage Berder-Gavrinis.


    
 

Finalement nous retrouvons notre mouillage fétiche de Berder ou nous passerons la nuit. Mais à Berder pas de resto. Donc après une petite promenade sur l'île, au menu du soir il est proposé un "suprême de haché dans son nid de pâte" (des raviolis quoi).


    
 


Lendemain vent d'Est, faible, très faible. Contre le jusant on tire un bord vers l'île au Moine, un virement de bord un peu mou et on sent que le courant nous a déjà repris 300 m. On n’insiste pas trop. Nous avisons un abri côtier pour y mouiller Melbourne.
Préparation pour l'échouage et une aussière à la digue. Pressé de déjeuner on le quitte sans surveillance.

Dans ma folle jeunesse je m'étais pourtant déjà rendu à l'île au Moine, mais j'avais oubliés le flot : je veux parler du flot continue de touristes qui débarquent pour la journée. Si bien qu'a cette heure du déjeuner les (quelques) restaurants sont pris d'assaut. Par chance on obtient une place. Nourriture banale et service minable, mais facture soignée : normal pour ce lieu hyper fréquenté.
On s'en retourne par le sentier côtier. Mais le vent à viré à l'ouest. Je pars devant car, marin d'eau douce que je suis, je n'ai pas prévu de rayon d'évitement, et j'imagine déjà notre Melbourne raguant son liston contre la digue, si ce n'est son safran !



Je me suis affolé pour rien : Melbourne est bien au sec attendant placidement le retour de la marée sous l'oeil admiratif des naiades locales. Notre petite dernière se glisse dans la cabine pour la sieste pendant que le reste de la famille se rend sur la plage.

    
 

Après un ultime appareillage (et scabreux : un orin pris dans notre hélice a fait caler le moteur alors que nous étions vent debout, on s'est rattrapé aux branches, je veux dire aux voisins de mouillages) nous mettons cap sur le retour.
Le passage entre Port Blanc et l'île aux Moines est fréquenté : de belles unités naviguent à la voile, croisant les pneuboats et autres vedettes qui remontent le courant. Un frêle kayac, même, se fraye sereinement un chemin parmi tout ce monde.
Dans ce carrefour aquatique un gros malin à moteur ne trouve rien de mieux que d’y lancer ses chevaux. Pour accueillir sa vague d'étrave nous lofons un petit coup, ce qui nous dévente complètement. Non manoeuvrant nous nous retrouvons bords à bords avec un requin non manoeuvrant lui aussi (je parle du splendide quillard pas du poisson, le golfe n'est pas si sauvage). Après un 360 involontaire des hurlements nous fond tourner la tête : ils proviennent du requin menaçant de nous éperonner ! De justesse et des pieds on évitera l'abordage…


Plus loin se sera une bande de criminels qui frôlera volontairement le kayac avec l’intention évidente de le chavirer : naufrageurs ! Bien entendu il n'y a pas que des abrutis à moteur. Beaucoup au contraire prennent soin de s'écarter de votre route si vous êtes à la voile, ou ralentissent considérablement pour ne pas vous gêner par leurs remous. Même au mois d'Aout il reste des gens civilisés sur l'eau...

    
 

Notre périple touche à sa fin. Alors que nous allions tranquillement beacher près de notre cale favorite, un caprice du moteur nous jette droit sur une petite vedette à quai (problème de ralenti ?). Son propriétaire n'a pas admis que je puisse me mettre aussi cavalièrement à son couple, même involontairement ! Inutile de perdre son temps à lui expliquer l'effet du vent et du courant sur un corps dérivant. Une aussière sur la plage et on s'est dégagé tout seul de ce mauvais coucheur.
Par contraste un autre m'a presque reproché de piocher mon ancre sur la plage plutôt que de tourner une aussière sur l'un de ses taquets. Et d'entamer la conversation : sa femme et lui on chacun leur navire :
-" Quand on sort tout les jours çà évite les histoires."
Il attend ses petits enfants qu'il accueille tout l'été pour les faire naviguer. Pas de doute voici un retraité heureux.
Sur la cale il y a (presque) autant d'ambiance que l'autre jour. Le clash du moment concerne un professionnel qui goute peu qu'un estivant lui ordonne sans ménagement de pousser son véhicule.
Enfin pendant que les filles jouent avec un labrador "qui passait par là" les parents remontent Melbourne sur sa remorque. Dématage, sanglage puis retour à la maison.
Kenavo !


Commentaires

1 le 2012-09-26 à 14:56
1
 
Nico le Croate le 2012-09-26 à 16:13
Quel magnifique article. A la Toussaint, on va aller voir tout ça de plus près. J'espère amener Ti-Loup la-bas l'année prochaine pour la semaine du Golfe.
 

Votre commentaire

M o t    c o n t r o l

Pseudo

Commentaire



Mot control à recopier

Email (facultatif*)





Article précédent  


    
 

Annexe pour animaux



   Article suivant


    
 

La Vilaine